samedi 21 avril 2018

1899 : Le carburateur Pétréano à Alcool

Carburateur PÉTRÉANO

Cet article est la suite de l'éditorial de janvier 1899 du Chauffeur.
Ce carburateur peut intéresser les personnes désirant modifier un véhicule "moderne" pour le faire fonctionner à l'E85. Le carburateur exploite plein d'astuces pour fonctionner au mieux à l'alcool dénaturé 90 °.
Un peu trop technique à mon gout.
Doliprane obligatoire pour la description du carburateur, je le publie pour nos lecteurs possédant des voitures à carburateurs. Pour les moteurs à injection (directe ou indirectes), ce n'est pas très utile.

Je retiens l'idée d'imbiber d'alcool l'amiante (ce sera un autre matériau de nos jours) et de faire circuler l'air en contact avec celui-ci. Je n'ai encore pas lu d'articles sur un dispositif similaire sur le Net.

Voulez vous en savoir plus ? 

Article


On a vu que M. RINGELMANN, dans les essais qu'il a exécutés pour actionner des moteurs tonnants au moyen de l'alcool, a dû faire d'abord fonctionner le moteur à l'essence, pour l'échauffer afin d'amener la vaporisation du liquide ;

Les résultats qu'il a obtenus ainsi ont été fort au désavantage de l'alcool, et, il y a lieu de croire que le défaut d'appropriation des dispositifs employés a été, en partie, cause de l'insuccès de ces expériences (1).

C'est du moins ce qui semble résulter des essais faits depuis lors, par M. PÉTRÉANO au laboratoire de M. SLABY, à Berlin, dans lesquels le cheval-heure aurait été obtenu, avec 620, 540 et même 380 grammes d'alcool à 90 degrés.

Cela tient à ce que M. Pétréano a porté son attention sur les conditions spéciales dans lesquelles se devaient faire la vaporisation de l'alcool, et il a combiné un carburateur qui met le liquide en contact avec de l'air à température élevée, en quantité suffisante pour suffire à la combustion subséquente sans aucune adjonction d'air froid.

Dispositif (Doliprane inside)




Cet appareil a pour organe principal un cylindre métallique C, traversé dans toute sa longueur par un large tube c, par lequel se fait l'échappement des gaz de la combustion.
Il résulte de cette disposition un certain échauffement de toute la capacité du cylindre C, dans l'intérieur duquel doit se faire le mélange de l'air atmosphérique avec les vapeurs d'hydrocarbure.

Ce tube c est enrobé d'une gaine en tissu d'amiante spongieux et perméable, d , qui l'entoure du haut en bas.

Le liquide carburateur arrive par l'orifice D, et l'air par A.
le liquide coule sur les entonnoirs E, et. tombe sur les entonnoirs e, puis imbibe, le tissu d'amiante dont ils sont également doublés, ainsi que celui qui entoure le tube c.

L'air passe d'abord de E en e, puis remonte le long de l'entonnoir e, et passe au-dessous par les orifices o.

Il y a ainsi remou et tourbillonnement de cet air, qui lèche d'autant mieux les parois spongieuses imbibées de liquide hydrocarburé.

L'excès de liquide coule par les trous inférieurs r, pour tomber sur l'entonnoir E', puis sur e'. Le fluide gazeux recommence les mêmes détours, et, finalement, sort par les orifices o', puis pénètre, par.les orifices O, dans la chambre inférieure B, d'où il gagne, par le conduit b, la soupape d'aspirations, du moteur.

L'appareil est fixé à proximité de ce dernier au moyen des tubulures T et t en fonte, qui sont assemblées sur le cylindre C, au moyen d'un long et solide tirant.

Un robinet de purge r, permet d'évacuer l'excès du liquide. hydrocarbure; mais, il convient de faire en sorte de doser ce dernier de façon à ce qu'il n'en coule pas au fond du cylindre C.

Cela est facile avec l'alcool, qui est un corps chimiquement défini et de composition invariable, dont la volatilisation se fait de toutes pièces, sans résidus appréciables, et. avec lequel on n'a pas à craindre les distillations fractionnées.

C'est dire que le carburateur Pétréano, spécialement combiné pour l'utilisation de l'alcool, conviendrait beaucoup moins à l'emploi des essences de pétrole.


(1) Voir le Chauffeur,, année 1897, N° 13, page 251.

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